A la lueur de ma vieille lampe,
Quelque chose me surveille.
Elle se tient à la rampe,
Et presque jalousement me veille.
Cela fait extrêmement longtemps
Qu'elle se tient à mes côtés.
Son regard triste, terni par le temps,
M'a quasiment toujours hanté.
Je ne sais ce qu'elle me veut ;
Sa présence ne m'est pas dangereuse.
Elle se fait invisible, ses pas sont silencieux,
Elle me semble toujours malheureuse.
Ses cheveux châtains sont toujours décoiffés,
Son regard noisette est presque délavé.
Sur ses joues, traces de larmes coulées,
Et dans sa démarche un évident problème de pieds.
Elle n'est qu'une ombre,
Le fantôme de moi-même.
Le reflet que me renvoie mon miroir sombre,
Qui me montre à quel point je m'aime.